Ca plane pour moi

En 2002, le CE de Capgemini proposait de faire de l’initiation au planeur à un prix défiant toute concurrence de l’ordre de 30 € la journée.

Cette activité organisée quelques dimanches dans l’année, se passait à l’aérodrome de Buno-Bonnevaux près de Melun.

J’ai eu l’occasion de voler 4 fois en planeur, mais la première fois restera certainement la plus belle.

Par un dimanche ensoleillé, j’ai rejoint l’aérodrome avec quelques appréhensions mais un moral à toute épreuve.

La journée commençait par un petit déjeuner puis une invitation au briefing du jour recensant : les conditions météo et l’organisation de la journée.

NB : les vélivoles (pilotes de planeur) sont des météorologues affirmés.

Nous avons aidé les bénévoles à sortir les planeurs des hangars. C’est tout un art, car les avions sont enchevêtrés les uns dans les autres et il faut être extrêmement vigilant pour ne pas que les avions se touchent.

Les planeurs ont été alignés sur la piste en herbe dans l’attente d’un réchauffement de l’air ambiant.

On rappelle que les planeurs ne fonctionnent qu’avec les ascendances naturelles de l’atmosphère et dépendantes des conditions météorologiques et/ou du relief. Ces ascendances sont créées par des différences de température entre le sol et l’air et dépendantes du relief et des cultures. Par exemple, un champ de blé capte la chaleur du soleil, et réchauffe l’air qui monte et créée une « Pompe » .

C’est vers midi que j’ai pu faire mon premier vol.

Le vol s’effectue en binôme, avec un pilote chevronné. Le pilote est placé derrière, ce qui laisse le champ libre pour contempler le paysage pour le passager.

On enfile un parachute (on ne sait jamais), puis on s’installe dans le siège.

C’est assez confortable. Bob et lunettes de soleil sont obligatoires car la haut, ça tape….

Les décollages se font par traction d’un avion à moteur dédié à cette activité.

Après 10 secondes de roulage pour prendre de la vitesse, le planeur et l’avion s’envolent de concert. Je n’entends plus que le sifflement de l’air sur la verrière et le fuselage, et pourtant nous sommes déjà à 120 km/heure pendant toute la montée qui durera environ 4 minutes.

Arrivé à 500 mètres au-dessus du sol, l’instructeur largue le câble qui nous relie à l’avion, et le planeur vole de ses propres ailes au-dessus des paysages de l’Essonne. Je découvre alors des sensations encore inconnues. Pas de bruits, juste le sifflement du vent. Je peux sans aucun problème parler avec la personne qui se trouve en place arrière, lui poser des questions et lui faire part de mes sentiments.

Je découvre la terre vue du ciel. Mon accompagnateur me  montre l’aérodrome de Buno d’où nous sommes partis, toute la vallée de l’Essonne, l’immense forêt de Fontainebleau. On aperçoit aussi Paris et sa banlieue.

L’instructeur fait monter le planeur grâce aux ascendances thermiques. Pour cela il exécute des virages serrés à l’intérieur de l’ascendance que l’on appelle « Pompe ». Ces pompes atteignent parfois 5 mètres par seconde. La nature permet au planeur de monter à plus de 1000 mètres, puis 2000 mètres g(voir encore plus) grâce aux puissants courants verticaux causés par l’échauffement du sol par le soleil.

Nous zigzaguons en même temps qu’une buse qui profite elle aussi de l’ascendance.

Nous serpentons au-dessus des plaines de l’Essonne. Mieux vaut ne pas être malade car ça secoue…

Quelle énergie disponible gratuitement , si seulement on pouvait la dompter.

C’est beau de la haut…..

Je suis dans les nuages….

Après plus d’une heure de vol, le pilote décide de rentrer. Moi j’étais prêt à rester.

Il y a tellement de pompes ce jour-là que l’avion a du mal à redescendre.

On sort les aérofreins.

L’avion plane quelques mètres au-dessus de la piste avant de se poser en douceur, puis de s’immobiliser, prêt à repartir…

Je m’extirpe de la cabine, je suis toujours dans un rêve.

Je marche comme un zombie, conscient du moment intense que je viens de vivre.

Je pars déjeuner à l’aérodrome. Je ne peux plus parler, je suis encore la haut…

Vient le moment de reprendre la voiture et de rentrer à la maison.

Je retrouve Anne-France, les enfants, rien à faire, je suis toujours la haut.

Je recherche des photos et des récits de planeur sur Internet. Je vis la haut.

Cette situation a duré une semaine. Une semaine dans laquelle, j’étais encore la haut à serpenter dans les nuages….

Je n’avais plus qu’une idée en tête :

Quand est-ce que je retourne la haut….. ?

Il m’a été donné de voler à nouveau en planeur trois autres fois dont deux avec Valentin et Nicolas mais jamais je n’ai eu les conditions incroyables que j’ai vécues cette première fois.

J’encourage tous ceux qui sont rebutés par l’avion à cause du bruit à essayer cette discipline car elle procure bien-être et sensations fortes……

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