Mon expérience des vendanges

Comment se passent des vendanges ?

  • La coupe du raisin
  • Le travail en cave
  • La presse
  • Le Logement
  • Le vin
  • la région
  • Les propriétaires

La coupe du raisin

Pour le travail de la vigne et afin d’éviter les fortes chaleurs, le travail commence à 7h et se termine vers 13h.

Le matin a 7h, les véhicules transportent les vendangeurs sur les lieu de travail, car les parcelles à couper sont morcelées sur les 15 km autour du domaine.

On a souvent un magnifique lever de soleil. Les vignes sont situés sur des coteaux permettant de bénéficier d’une vue imprenable sur la montagne noire.

Les cépages sont Grenache, syrah, carignan, cinsault, grenache gris, grenache blanc…..etc…

Pour le blanc, les cépages sont mélangés directement dans les rangs de vigne, c’est à dire que chaque rang a un cépage différent, cela permet d’assembler au plus tôt les raisins au moment du ramassage.

à 9h, un petit déjeuner est proposé à tous les vendangeurs au milieu des vignes, avec du pain, charcuterie, jarret, fromage, confitures, et baba au rhum lorsqu’Eliane est présente. Le tout arrosé de bouteilles de vin. On en profite souvent pour gouter des bouteilles d’autres vignerons.

Les chiens se régalent des restes de notre petit déjeuner.

L’institution, c’est le baba au Rhum d’Eliane. Celle-ci n’a participé aux vendanges qu’à la dernière semaine, mais ce baba au rhum est un délice qui vous requinque pour toute la matinée. Les deux babas au rhum quotidien sont engloutis en quelques minutes, et quand Eliane n’a plus d’ingrédients pour les préparer, Christopher fait les courses pour elle afin que cette institution reste permanente.

il faut dire que je n’avais jamais apprécié les babas au rhum jusqu’à présent, mais celui ci est particulièrement bon . Merci a Eliane de nous donner la recette……

il faut distinguer deux équipes : ceux qui coupent les grappes et ceux qui ramassent les caisses pour les ramener à la cave.

Jocelyne est la responsable de la coupe. elle fournit un sécateur et un gobelet à chacun pour la durée du séjour. C’est elle qui m’a expliqué comment couper et qui dispatche les vendangeurs dans les rangs selon les affinités.

Selon les vignes, on coupe à deux (un de chaque coté) ou tout seul, mais dans tous les cas on profite du lever du soleil

Ceux qui coupent les grappes, les font tomber dans des caisses. Seules les plus belles grappes sont sélectionnées, celles malades ou desséchées sont mises par terre. Cela permet de faire un premier tri .

C’est souvent la course à celui qui coupe le plus vite. a ce petit jeu, mes premiers jours ont été difficiles, mais les derniers jours ont été nettement mieux.

Claire et Simon
Clémentine

Comme il fait chaud, on boit souvent entre 2 et 3 l d’eau pendant la matinée.

Les dernières journées, Ptibus avait apporté une enceinte Bluetooth portable avec de la musique un peu moderne. Nous avons pu voir philippe danser sur son tracteur et cela aide moralement pour le ramassage.

Petit déjeuner dansant

La cueillette est agréable, j’ai bien aimé discuter avec les autres vendangeurs, on parle de cuisine beaucoup, mais aussi de musique, de tout et de rien, ainsi j’ai l’impression à la fin du séjour de mieux connaitre les vendangeurs. Ce coté humain est vraiment sympa.

un petit plus pour ptibus, Jocelyne, Ugo, Loly, Evelyne, Claire que j’ai côtoyé le plus souvent.

Les vendangeurs, discutent entre eux, mais certains sont tellement concentrés sur la coupe qu’ils ne parlent pas du tout.

De temps en temps, une grappe abimée vole vers les uns ou les autres, il faut bien s’amuser, et je n’étais pas le dernier à ce petit jeu.

La vigne est peuplée d’insectes de toute sortes, on voit qu’ici, il n’y a pas de pesticide ni d’herbicide. J’y ai vu ma première mante religieuse.

Le deuxième jour, j’ai vraisemblablement été piqué par une araignée. Le lendemain, la piqure s’est infectée et j’ai du aller à la pharmacie chercher une pommade a la cortisone. Au bout de quelques jours, c’était parti.

j’ai opté pour une ceinture lombaire, qui protège mon dos, mais selon les cépages, les raisins sont plus ou moins hauts. Quand les raisons sont bas, on se met à genoux, sinon on reste debout. Certaines vignes, le carignan entre autres a des grappes en hauteur et ne nécessite pas de se baisser beaucoup. Je n’ai absolument pas peiné du dos, a part les les courbatures des deux premiers jours.

Les caisses pleines sont posées au pied des vignes.

Au fur et à mesure du remplissage des caisses, l’équipe des ramasseurs, passe dans les rangs avec le tracteur et transfère les caisses pleines de raisins sur des palettes puis sur le camion et fait quelques aller-retour à la cave pour stocker le raisin au domaine.

La matinée est ponctuée par ce travail de coupe et de ramassage.

la fin d’une parcelle constitue souvent la fin de la journée pour les vendangeurs.

Alors tout le monde revient au domaine, déguster une bière et se détendre.

Seule l’équipe de cave, déjeunera dans le domaine. Mais on est souvent 10 a table.

Certains jours, l’ensemble des vendangeurs se retrouve pour déjeuner d’un repas amélioré (souvent conclu par un baba au rhum).

Comme j’avais prévenu Jean-Baptiste et Charlotte que je savais faire la cuisine, ils m’ont donné l’occasion de préparer les repas du midi plusieurs fois.

C’est assez prenant de préparer pour 10, j’aime beaucoup faire ça et régaler les convives. Par contre les convives ont bon appétit, donc ne pas hésiter a préparer de grosses quantités.

Le dimanche, c’est repos dominical pour tous.

Parfois la pluie s’invite, le ramassage des raisins est donc annulé s’il a plu la veille. Par contre l’équipe de cave continue son travail de manutention de raisins et de presse.

Le travail en cave

L’équipe de cave est souvent celle qui ramasse et entasse les caisses de raisin.

C’est Philippe, un employé de Jean-Baptiste qui s’occupe de l’équipe de cave.

Philippe au travail
Philippe au travail

Une fois, les caisses ramassées, soit on fait du rouge, soit on fait du blanc.

Pour le blanc, le raisin est pressé de suite, puis le jus est mis en fut de chêne rapidement.

Pour le rouge, les raisins sont stockés dans des grandes cuves, entre 12 et 20 jours.

Le travail de cave consiste alors :

  • Vider les caisses de raisin dans les cuves, puis nettoyer les caisses et les stocker pour la prochaine cueillette. Il faut de temps en temps jongler entre les cuves car au bout de quelques semaines, elles sont toutes pleines.
  • Vider les cuves de raisin après fermentation pour presser les raisins
  • Jongler avec les différents systèmes de tuyau pour alimenter les cuves en jus fermenté
  • Suivre l’avancement des différentes fermentations, et ça c’est de l’art mais c’est le travail de jean-Baptiste principalement.

Le travail de cave est assez dur, car il faut soulever des caisses qui font quinze kilos, ou 25 kilos (pour les raisins en sortie de cuve). Pour ça c’est Doug qui s’y colle, et il le fait bien le bougre…

De temps en temps, il faut piger, c’est à dire marcher pied nus sur le raisin pour le tasser.

Le vidage d’une cuve de raisin, nécessite qu’une personne grimpe en petite tenue dans le cuve afin de pousser avec les pieds pour extraire les grappes vers la vanne de sortie située en bas de la cuve. Attention cette phase nécessite d’être effectuée avec un ventilateur dans la cuve car les vapeurs sont toxiques et plusieurs viticulteurs en sont mort.

Pour faciliter la tâche, un manitou (qui fonctionne au gaz) permet de manipuler aisément les palettes ou les lourdes caisses.

Un refroidisseur permet de réduire la température des cuves de jus de raisin, et donc le niveau de fermentation.

Jean-Baptiste contrôle tous les jours le contenu des cuves (densité, sucre) et remplit des pages de bloc.

La presse

Les blancs sont pressé dès la récolte.

Les rouges sont pressés après écuvage (vidage des cuves de raisin qui ont déjà fermentées entre 12 et 20 jours).

On met alors le raisin dans une presse, dont le cycle dure environ 2h30 et qui écrase le raisin avec une sorte de ballon qui se gonfle petit à petit et on envoie le jus vers des cuves dédiées par cépage.

J’ai plusieurs fois participé au remplissage de la presse, c’est une place agréable qui permet de répartir le raisin dans la presse pour optimiser le volume.

Lorsque le jus de raisin est transféré dans les cuves, un refroidisseur permet de réduire la température des cuves, et donc le niveau de fermentation.

Une fois la presse terminée, il faut vider le pressoir et récupérer le moult (grappes, peau, pépins de raisin). Le moult est envoyé à la distillerie ou il est transformé en divers alcools, gin , huile etc….

Le logement :

Le domaine « Charlotte et Jean-Baptiste Senat » est situé à Trausse dans le Minervois à 25 km à l’est de Carcassonne

La vigne est vendangée à la main, ce qui nécessite de la main d’œuvre.

Certains vendangeurs viennent des villages voisins, les autres viennent de plus loin et doivent être logés sur place.

Pour ceux qui sont logés sur place, Charlotte et Jean-Baptiste Sénat proposent différents logements attenants à la propriété.

J’ai eu la chance de pouvoir profiter d’une chambre avec Sdb et toilettes située près du bureau, et de prendre mes repas avec les propriétaires.

Les soirées sont courtes, car la fatigue arrive rapidement et les réveils sonnent à 6h.

Le vin

Je connais les vins de Jean-Baptiste depuis de nombreuses années, merci a mon frère Olivier qui me les a fait découvrir.

Ces vins sont exceptionnels, vins issus d’une agriculture bio, sensible à la nature et à la terre, avec du caractère et vinifiés à l’ancienne.

Un petit plus pour la cuvée « Le bois des merveilles 2020 » qui est pour moi, un vin que je sors lors des fêtes de famille et qui me régale à chaque fois.

Mais « Ornicar » est aussi excellent, ainsi que « la Nine « , « arbalète et coquelicot » et « amalgame » et que dire de « Les amis de ma soeur », seul blanc de la lignée et qui est extraordinaire.

L’enclos de l’âne est une cuvée qui n’est pas faite tous les ans (il y en aura probablement une cette année), mais je n’ai jamais eu l’occasion de la gouter.

La région

Le Minervois se situe entre Pyrénées et Montagne noire.

j’ai pu faire quelques circuits en vélo, une fois sur les pentes escarpées de la montagne noire, une autre fois dans la plaine des vignes. ces promenades étaient très agréables.

C’est le gouffre de Cabrespine que j’ai trouvé le plus sympa. Il est grandiose, bien mis en valeur et quelques bouteilles ou amphores vieillissent tranquillement. On y trouve même du vin de chez jean-Baptiste.

J’ai pu visiter aussi l’abbaye de Caunes-Minervois ainsi que le musée de la marbrerie, car plusieurs carrières de marbre sont encore en activité dans la montagne noire.

j’ai également visité la maison de la truffe (la région est truffière) et bien sur la cité de Carcassonne qui est incomparable et vaut le détour.

Je n’ai pas encore visité Minerve qui parait il est très beau, mais j’espère y retourner car la région possède plusieurs trésors architecturaux et puis je n’ai pas mangé de cassoulet. (Castelnaudary, Carcassonne, Toulouse).

Les propriétaires

Charlotte et Jean-Baptiste Sénat sont des gens adorables qui font attention à leur personnel, leur font plaisir, et savent mener une entreprise. Ils m’ont accueilli à bras ouverts.

Jean-Baptiste a pu profiter quelques soirées de mes talents culinaires, lorsque Charlotte était occupée.

Comme Jean-Baptiste est fan de rugby et qu’on était en pleine coupe du monde, nous avons passé quelques soirées devant la télévision et assister à quelques matches sympas. le dernier France Namibie, on l’a vécu à  » la cantine du curé » guinguette du village de Caune et institution pour les locaux.

Jean-Baptiste est un magicien du vin, il goute, essaye, teste, assemble pour nous régaler de vins aboutis bios, fiers, de caractère, qui me régalent tant. Il est d’une gentillesse incomparable et un fou de travail. Les journées sont longues pendant les vendanges et attention car après l’euphorie des premières récoltes vient le travail de cave, l’écuvage , la fatigue arrive. Il faut profiter de chaque moment de repos.

Charlotte s’occupe de la partie administrative et commerciale. Avec elle, la « Boite » tourne bien » . c’est aussi un cordon bleu qui sait recevoir à table et gérer la logistique des tables nombreuses pendant toute la durée des vendanges. Elle sait recevoir, et apprécie les contacts humains. C’est un vrai plaisir de partager des moments avec elle.

Charlotte devant la plancha

Au domaine, j’ai pu faire connaissance d’Ugo, camarade suisse de danse d’un de leurs fils, et logé comme moi chez Charlotte et Jean-Baptiste. Il a participé aux vendanges et vient de reprendre des études dans l’hôtellerie et a du nous quitter précipitamment pour rejoindre en suisse l’école ou il a été accepté. Bon courage Ugo.

C’était une vraie rencontre.

Camille, une étudiante qui est en alternance sur le domaine, profite des conseils avisés de Jean-Baptiste. J’ai beaucoup partagé et discuté avec elle. Merci Camille d’avoir fait honneur à mes plats. Profite de tous les conseils de JB pour faire ton propre vin de caractère….

Merci a tous les vendangeurs d’avoir partagé ces moments avec moi : Claire, Simon, Miroslav, Camille, Oliver, Christopher, Doug, Philippe (qui nous a reçu chez lui), Jocelyne, Eliane, ptibus, evelyne, Julie, Lilian, Manon et Frédéric, loly, Ugo, Levi, Clémentine. J’espère n’avoir oublié personne.

Et encore un grand merci a Jean-Baptiste et Charlotte pour toute leur organisation.

A l’année prochaine……..

Une réflexion sur « Mon expérience des vendanges »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *