Repas en Boîte

Lorsque mes parents habitaient Bracieux dans le loir et cher, entre 1968 et 1980, nous avions la chance d’avoir un jardin au fond duquel coulait le Beuvron.

J’allais régulièrement y pêcher le soir en rentrant de l’école avant de diner.

Ma scolarité s’est déroulée de la 6 ème à la terminale à l’école Notre Dame des Aydes à Blois qui était située à 20 km de Bracieux.

Pour s’y rendre, soit une voiture particulière nous y emmenait  soit l’autobus.

Lorsqu’on prenait le bus, les journées étaient très longues car nous partions tôt le matin, il n’y avait en effet qu’un bus le matin et un pour revenir le soir. Le départ de l’autobus était à 7h pour pouvoir arriver à 8h (même les jours ou on commençait plus tard).

Nous mangions à la cantine. Beurk, que de mauvais souvenirs sauf les jours de frites. C’est ici que j’ai découvert le mot « Ramser » qui veut dire : prendre toute la nourriture et ne rien laisser aux autres. La nourriture était tout juste moyenne, steak frites deux fois par semaine, le reste du temps c’était viande au curry, langue de bœuf (beurk..), foie-de-veau, etc….

Je peux vous certifier que le soir, nous avions faim en arrivant, surtout à l’époque de l’adolescence.

Maman nous préparait alors de bons plats copieux. Maman allait même jusqu’à nous préparer des crêpes, pour le petit déjeuner afin que nous n’ayons pas de petit creux.

Le soir, nous avions donc souvent des tartes maisons. Maman connaissait notre appétit. Elle préparait une tarte et des tartelettes, car bien sûr la tarte, on la partageait en deux moitiés, une pour olivier, une pour moi, mes parents se contentaient des tartelettes.

Les diners familiaux étaient donc plutôt « riches », pour compenser les efforts de la journée et les repas « moyens » du midi. Lors d’un diner, je devais avoir 17 ans, après avoir fini un repas qui semblait copieux pour ma mère, on avait mangé chacun une moitié de tarte (rien que pour le dessert) , Olivier et moi avons annoncé que nous avions encore faim au grand dam de ma mère qui ne nous croyait pas.

Est-ce par défi, par réelle faim ou par jeu ?

Olivier et moi avons décidé d’ouvrir une boîte de raviolis.

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Nous voilà en train de faire chauffer une grande boite de raviolis devant le regard effaré de ma mère.

Nous l’avons dégusté avec appétit.

Nous avons fini la boîte de raviolis jusqu’à la dernière goutte.

Le ventre plein, faut quand même pas exagérer, on avait déjà fait un diner précédemment, nous nous sommes regardés avec Olivier, et avons éclaté de rire.

Olivier me dit, « un petit yaourt pour faire couler… »

Je lui répondis gentiment que j’étais plutôt partant pour un petit fromage.

Et nous repartîmes en éclat de rire.

Je revois encore maman nous regardant déguster cette boîte de raviolis, médusée.

L’histoire de la boîte de raviolis est restée dans les annales familiales. Elle permet de montrer combien, il est difficile de planifier les quantités de nourriture à prévoir quand on a des adolescents à la maison, n’est-ce pas les garçons. ?

Mais Jamais, Oh non, jamais vous n’ouvrirez une boîte de raviolis après un repas à la maison, j’en fais le serment…..

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