La sonnerie aux morts

Je n’ai pas vécu cette histoire, elle m’a été contée par ma mère, mais j’ai tellement rigolé en l’entendant que je ne peux résister au plaisir de la partager.

L’action se passe à Muides sur Loire, lors d’une visite de mon Oncle Guy, le frère de maman venu passer quelques jours chez mes parents. Guy est un ancien mécanicien navigant (le troisième homme qui n’existe plus sur les avions d’aujourd’hui) sur concorde et si , une de ses passions est l’aviation, il en a d’autres, comme la chasse, la pêche, et la guerre de 14. Personne ne fut donc surpris, lorsque la puissante sonnerie de son téléphone entonna « la sonnerie aux morts », à l’arrivée d’une communication téléphonique.

Une visite à Muides comporte toujours des moments incontournables : Aller prendre l’apéritif chez Bernard (l’autre frère de maman qui est maire de Muides), acheter des saucisses au vin blanc à la charcuterie « Jorand », et surtout une visite au cimetière de Muides. En effet, c’est dans cet endroit que l’on peut voir une bonne partie des tombes familiales : Mon père, mes grands-parents, Grand-oncle et grande tante du côté maternel.

Bref, après avoir honoré les tombes incontournables, voilà Guy et Maman qui font leur petit tour dans le cimetière de Muides. Guy étant très intéressé par l’histoire de Muides, en profite toujours pour jeter un coup d’œil ici et là sur toutes les tombes au cas où une personne reposerait ici et qu’il aurait connu autrefois. Certaines tombes présentes depuis longtemps, ont des lettres effacées et il est compliqué de lire les épitaphes sans s’approcher à quelques centimètres.

Après cette balade, dans le cimetière, il est temps de rentrer à la maison.

Le soir venu, en fouillant dans ses poches, Guy constate qu’il n’a plus son téléphone.

Quand on est un peu malin, et pour retrouver un téléphone, il y a deux solutions :

  • vous vous appelez d’un autre téléphone et essayer de trouver d’où provient la sonnerie
  • vous utilisez une application qui permet de localiser votre téléphone avec le GPS

La deuxième solution n’étant pas disponible, Guy décide d’appeler son propre numéro (reconnaitre un téléphone avec la sonnerie aux morts, c’est facile).

N’entendant aucune sonnerie aux morts, même après de multiples essais, Guy partit se coucher en se demandant bien ou était passé son téléphone.

On savait, la dernière fois où il l’avait utilisé puisque la sonnerie aux morts avait résonné dans la maison de mes parents. Qu’avaient-ils fait entre cette dernière communication et la découverte de l’absence de celui-ci, la veille au soir ?

Le lendemain matin, après une bonne nuit récupératrice, Guy décide de refaire son cheminement de la veille.

Apéritif chez Bernard, Saucisses chez Jorand : Personne n’a vu le téléphone de Guy…

Guy continue d’appeler son mobile régulièrement pour essayer d’entendre cette mélodie singulière sans succès.

Guy décide donc de faire le tour du cimetière, là où ils étaient passés la veille.

C’est sur une vielle tombe, abimée par le temps, que Guy a récupéré son téléphone. Son mobile était vraisemblablement tombé de sa poche alors qu’il s’était penché pour lire les épitaphes effacées.

Qu’est-ce qu’il y a de drôle à cette histoire, me direz-vous ?

Oh ce n’est pas la mésaventure arrivée à Guy, mais c’est d’imaginer la tête des voisins du cimetière lorsqu’ils ont entendu la sonnerie aux morts retentir du cimetière en pleine nuit (car la sonnerie était suffisamment forte pour déranger les voisins) :

« Eh Ginette, passe-moi les cartouches, y’a les morts qui font la fête. »

J’imagine aussi la tête des passants ou des visiteurs affolés entendant cette musique provenant d’une vieille tombe.

On aurait voulu leur faire peur qu’on ne s’y serait pas pris autrement. C’est ce qu’on appelle « réveiller un mort ».

Une réflexion sur « La sonnerie aux morts »

  1. J’avais deviné que c’était le cimetière dès le départ. Je pensais qu’on allait retrouver le téléphone sur la tombe d’un grand soldat!

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