Le 23 juin 1993 vit la naissance de Valentin.
Je travaillais à cette époque chez Logista à Puteaux sur le développement d’un logiciel pour la mairie de Gennevilliers.
Pour pouvoir faciliter mon retour à la maison en cas d’accouchement, j’allais au travail en voiture depuis st Gratien, environ 1h le matin et 30 mn en pleine journée. Dans la matinée, et après un coup de fil à Anne-France, le bons sens masculin m’a indiqué qu’il valait mieux rentrer et prendre mon après-midi pour m’occuper de ma femme qui n’était pas en forme.
Bien m’en a pris. L’accouchement était proche.
Chaque femme prend son temps, mais là c’était le pompon. Alors qu’il me semblait devoir aller le plus rapidement possible à la clinique, ma femme se lavait les cheveux…..SIC….
Finalement vers 17h, nous sommes arrivés à la clinique. Après inspection par les sages-femmes, le col était déjà dilaté à 7 doigts….donc pas de péridurale possible.
L’accouchement a été extrêmement rapide. Anne-France est faite pour faire des enfants.
Valentin est né vers 19h j’ai assisté à l’accouchement. Qu’est-ce que c’est beau un accouchement….Donner la vie, entendre les pleurs, prendre le bébé dans ses bras.
Valentin était beau, avec de grosses joues et il était en bonne santé.
Il faut dire que la naissance du premier enfant est un moment important pour un homme.
Je disposais d’un caméscope et j’ai pu enregistrer les premières images de bébé : Sur le ventre de maman, dans le bain, avec ses premiers habits, la première tétée.
Lorsque j’ai quitté Anne-France vers 22h à la clinique de Montmorency, je pouvais aller montrer à mes beaux-parents les premières images du bébé.
Mon premier souvenir est que l’autoroute A1 était bouchée et qu’il m’a fallu 2h pour rejoindre la rue de Vaugirard. C’est vers 23h que j’arrivai enfin chez Grand-maman. Elle était seule car Grand-papa travaillait à cette époque à Avignon.
Il était scotché au téléphone lorsque j’ai présenté le film de la naissance de Valentin à grand-maman, merci la technique…..
Le pauvre se morfondait de ne pas être là et d’avoir enfin un petit garçon.
Je suis rentré à Saint-Gratien, il devait être proche de 2h du matin, fatigué mais euphorique et satisfait.
Le lendemain matin, je ne travaillais pas et Papyves et Mifafou sont venu m’aider pour la logistique.
Pour nourrir ce beau monde il fallait que j’aille faire les courses au supermarché.
C’est là que les choses sont drôles, quand vous êtes fatigué mais euphorique vous faites n’importe quoi….
Je me promenais avec mon chariot dans le supermarché en prenant tout un tas d’objets dans les rayons en ayant la tête ailleurs.
Et je me vois encore aujourd’hui prendre un paquet de gâteaux : oohooh, le regarder et le mettre dans le chariot puis un saucisson Puis d’autres articles toujours avec le sourire, vous savez le sourire que vous avez quand vous savez que vous allez retrouver votre amoureuse et que ce qu’il se passe autour de vous, vous est indifférent.
Arrivé en caisse, je commence à
décharger mon caddie sur le tapis et je pose le premier objet : un saucisson , puis un paquet de gâteaux,
un régime de bananes, ah non je n’ai jamais pris de bananes, moi, ah non je n’ai jamais pris de jambon.
En sortant les objets un à un, je me suis rendu compte que le chariot que je
vidais n’était pas le mien.
Dans l’euphorie de la naissance, j’avais
pris le caddie d’une autre personne et seuls les derniers articles étaient à
moi.
J’ai rapidement remis tous les objets dans le caddie puis j’ai
rejoint l’endroit où devait être mon premier chariot que j’ai retrouvé et tout penaud et discrètement
j’ai laissé le mauvais caddie dans un coin
en imaginant qu’une personne cherchait
partout ses articles et son caddie.
J’ai complété le bon caddie, je suis passé en caisse, j’ai payé normalement. Personne ne m’a vu.
Heureusement car la personne à qui j’avais pris le caddie a dû avoir des sueurs
froides se demandant qui avait pu lui piquer son chariot et cherchait partout où
étaient ses articles et qui lui en voulait à ce point.
Cette mésaventure, je m’en souviendrai toute ma vie. Depuis ce jour et avec mon imagination débordante j’ai imaginé plein de fois ce qui serait arrivé si le propriétaire du caddie s’était aperçu que je lui avais pris le sien.
Que risquai-je ? Un coup de boule, une engueulade, une crise de rigolade…
On peut rire de cette aventure en imaginant que la personne s’est plainte à la direction du supermarché, en disant qu’elle s’était fait piquer son chariot.
Et comme j’avais remis le chariot à sa place, la tête de la personne, n’y comprenant plus rien, a dû se demander si elle ne devenait pas folle.
Moi, j’avais récupéré mes articles, mais si un jour vous voyez un chariot abandonné dans un supermarché, sachez que c’est peut-être celui que j’avais lâchement abandonné au milieu du magasin……
